In the court of the Crimson King

Bienvenue dans ce nouveau havre de mes errances, dans ce sanctuaire imaginaire où vagabondent mes pensées, mes doutes et tout ce qui prend le temps de traverser ma drôle de petite tête. Pourquoi : Watashi no "Sweet Tangerine" ? Parce que c'est un peu le sentiment que j'ai en ce moment. Parce que la sonorité du mot "tangerine", qui appelle à la fois à la douceur, à la fraîcheur. Parce qu'enfin, l'esthétique de la phrase me plaît. A prononcer "uatashi no suiit' tendjeline".

Petite soirée calme aujourd'hui. Des messages envoyés pour sortir, restés sans réponse à cette heure. Une seule option de sortie tardive, un film à voir. Mais je manque de fonds et de réelle envie d'une sortie communautaire aujourd'hui. Un besoin d'intimité.

Je reste donc chez moi à bosser. Bosser sur ce synopsis que je dois proposer la semaine prochaine. Et plus j'y travaille plus il m'intéresse. Plus j'ai envie d'y travailler.

Je comptais initialement proposer un film noir des plus classiques, suivant la nomenclature habituelle du genre. Il devait se dérouler à la Nouvelle-Orléans dans le milieu des piano-bars Jazz des années 30. Et puis je commençais à tourner en rond, à m'ennuyer dans ce carcan. J'ai donc re-situé l'action en France, à la maison. Paris dans les années 30, le fantasme de la démesure. Et dans cette démesure, l'envie de quelque chose de plus intimiste. A travers une histoire policière classique, raconter l'état du pays, développer l'argument politique, le contexte social. Mon héro est ainsi passé du classique "vieux flic à la retraite" à un ancien commissaire francfortois émigré en 34. Terrifié par la montée en puissance du grand méchant loup, il s'installe à Paris pour s'exprimer dans son art pictural. A travers lui, le spectateur suivra l'histoire confidentielle d'un pianiste de cabaret, accusé à tort du meurtre d'une chanteuse lyrique qu'il côtoyait, et par ce biais sera mené à s'intéresser à la situation politique française, à la montée d'un sentiment nationaliste, du fascisme. De l'arrivée du pétainisme dès la fin des années 30 à travers des personnages historiques tels que Jacques Doriot (du Parti populaire français). Et en fin de compte, humer l'air des rues parisiennes embrumées de cette époque trop souvent oubliée des livres d'histoire.

Un programme ambitieux certes, mais dans le même temps passsionnant.